Tribune 1er décembre 2022 – Mes petits pas … 

Je ne suis pas devenue écolo en me réveillant un matin. J’ai été sensibilisée, petite, à éteindre les lumières (c’est pas le château de Versailles! me disait mon grand père), à ne pas gâcher la nourriture, souvenirs de parents nés au sortir de la guerre. A l’adolescence, j’ai lu dans « Que choisir » une liste rouge de colorants, E102, E122, etc dont notre nourriture regorgeait. Je tançais mes parents que cela amusait bien !

En 1999, enceinte, j’ai été choquée par la crise de  «  la vache folle », et là j’ai commencé à consommer moins de viande. Arrivée à Versailles en 2004, j’ai tout de suite aménagé un compost.

Vers 2006, un commerçant bio s’est installé au marché de Porchefontaine et j’ai commencé à lui acheter quelques légumes. Comme c’était plus cher, j’ai arrêté les céréales du petit déjeuner. Retour au pain ! L’arrêt du Nutella m’a pris d’un coup après un reportage à la télévision. Du coup, j’ai pu passer aux fruits bios et de saison dont le prix était compensé par ce que je n’achetais plus. J’ai refait avec les enfants des gâteaux, des cakes.

En 2015, j’ai participé à la création du Système d’Echange Local (SEL) de Versailles où j’ai appris à fabriquer mes produits ménagers et cosmétiques, moins chers, meilleurs pour la santé et la planète. En 2016, nous avons organisé la première gratiferia, un vide grenier gratuit, nous en faisons maintenant 3 par an.

En 2019, je me suis dirigée vers un fournisseur d’électricité « verte ». J’ai aménagé un coin du jardin pour des poules qui me donnent des œufs et finissent nos restes. Et du coup j’ai stoppé la viande. 

En 2020, avec le confinement, j’ai pris conscience de notre dépendance alimentaire. J’ai acheté des pieds de fraises, des tomates, des herbes aromatiques. C’est symbolique mais réjouissant. Pendant le confinement, j’ai prêté ma voiture à un ami jardinier qui en avait besoin pour aller travailler et il m’a « payée » en légumes frais.

En 2021, après un atelier de permaculture à Versailles et j’ai agrandi mon petit potager qui me donne des courgettes, des pommes de terre, des fraises, des haricots. Je me suis mise à circuler à vélo dans Versailles, une vraie joie. J’ai pris une part dans 2 coopératives, pour placer une petite somme d’argent dans des initiatives écologiques et sociales responsables.

J’ai décidé depuis six mois de ne plus cacher mes cheveux blancs sous une teinture chimique, un grand soulagement, même si au début ça a été le plus dur de mes petits pas !

Ma grande joie, c’est de voir que mes grands enfants, qui me critiquaient quand ils étaient adolescents, non seulement se sont engagés sur le chemin d’une certaine décroissance gaie et d’une consommation responsable, mais m’ont doublée et me donnent à leur tour plein d’idées.

Voilà, je ne suis pas un exemple. C’est juste un chemin, non terminé.

Texte de Sophie, habitante de Porchefontaine
Liste Vivre Versailles – élu.es Marie Pourchot & Moncef Elacheche

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